Après ces quelques mois d'absence sur le blog, toute l'équipe de Doubles Cordes est heureuse de vous informer que 2 évènements importants ponctueront l'activité de l'association ce second semestre 2018. Tout d'abord, nous proposons en association avec le conservatoire de Pertuis, le 28 juin prochain, un très beau concert original "Performance Peinture-Musique" (voir ci dessous).
Ensuite, ce sera le retour des Duofolies, les 2,3 et 4 novembre, pour une nouvelle session de stages de musiques "écrites", allant de l'époque baroque au XXeme siècle, ou de musiques traditionnelles, de l'Irlande aux Balkans, des improvisations musicales voire théâtrales pour la première fois, sans oublier les concerts et le fameux bal trad ! ...Mais nous en reparlerons très bientôt....
Nous vous vous invitons à venir nombreux pour assister au concert
"Performance Peinture-Musique"
Chapelle de la Charité , place Granier, à PertuisLe 28 juin à 19h
Prix des places 12€, gratuit moins de 18 ans
Au programme de cette soirée,
le Quatuor pour la fin du temps d'Olivier Messian

violon - Anne Playoust
clarinette - Patrick Segard
violoncelle - Cécile Gauthiez
piano - Jacques Raynaut
couleurs - Renaud Arrighi
Le dispositif scénique du concert classique intègre, à l’occasion de cette Performance, un support transparent de 2 m2 sur lequel le peintre réalise en direct et face au public (derrière le support) une œuvre originale à l’huile, inspirée par les mouvements successifs de la pièce musicale. Voir une Performance de Renaud Arrighi en cliquant ici - https://m.youtube.com/watch?v=rz0SyecKRFQ
Qui mieux qu' Olivier Messian pourrait parler de cette oeuvre musicale composée en détention en 1940 :
"Conçu et écrit pendant ma captivité, le Quatuor pour la fin du temps fut donné en première audition au Stalag VIII A, le 15 janvier 1941. Ceci se passait à Görlitz, en Silésie, par un froid atroce. Le Stalag était enseveli sous la neige. Nous étions trente mille prisonniers (français pour la plupart, avec quelques polonais et belges). Les quatre instrumentistes jouaient sur des instruments cassés : le violoncelle d’Etienne Pasquier n’avait que trois cordes, les touches de mon piano s’abaissaient et ne se relevaient plus. Nos costumes étaient invraisemblables : on m’avait affublé d’une veste verte complètement déchirée et je portais des sabots de bois. L’auditoire réunissait toutes les classes de la société : prêtres, médecins, petits bourgeois, militaires de carrière, ouvriers, paysans.
Lorsque j’étais prisonnier, l’absence de nourriture me donnait des rêves colorés : je voyais l’arc-en-ciel de l’Ange et d’étranges tournoiements de couleurs. Mais le choix de « l’Ange qui annonce la fin du temps » repose sur des raisons beaucoup plus graves. Musicien, j’ai travaillé le rythme. Le rythme est, par essence, changement et division. Etudier le changement et la division, c’est étudier le Temps. Le Temps – mesuré, relatif, physiologique, psychologique – se divise de mille manières, dont la plus immédiate pour nous est une perpétuelle conversion de l’avenir en passé. Dans l’éternité, ces choses n’existeront plus. Que de problèmes !
Ces problèmes, je les ai posés dans mon Quatuor pour la fin du temps. Mais, à vrai dire, ils ont orienté toutes mes recherches sonores et rythmiques depuis une quarantaine d’années. […] Mon Quatuor comporte huit mouvements. Pourquoi ? Sept est le nombre parfait, la création de six jours sanctifiées par le sabbat divin ; le sept de ce repos se prolonge dans l’éternité et devient le huit de la lumière indéfectible, de l’inaltérable paix."
Olivier Messiaen (1908 - 1992)